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Turkana Boy
Language: English
Pages: 144
ISBN: 0889226903
Format: PDF / Kindle (mobi) / ePub
Through reference to the two-million-year-old “Turkana Boy,” the fossilized remains of a boy found in 1984 near Lake Turkana, Kenya, Beauchemin addresses processes of memory and the long history of human evolution. Beauchemin’s character Bartolomé sees in the lives of the boys—separated by nearly two million years—a kind of twin destiny. Has the passage of millennia changed the intensity of human feeling at the loss of blood relations? “Who knows what they had felt? Had the same emotions, those associated with incommensurable loss, broken their bodies, as they had his? Over and above morphological differences sculpted by the passage of millennia, was there something resembling a permanence of feeling, a sort of eternity for the murmuring of the heart, transmitted through the ages by the bonds of blood?”
Turkana Boy offers a poignant examination of grieving and one man’s search for understanding. This surrealist narrative is punctuated with magnificent musings on the world and startling questions about what it means to be alive.
s’envolaient, apparemment sans but : rien, aucun bruit, nulle frayeur soudaine ni attrait particulier dans l’air, ne justifiait cette envolée. Ils partaient, tout simplement. Répondaient-ils ainsi à l’appel de la mémoire? Qui saura leurs rendez-vous d’alors? Monsieur Bartolomé remontait son col, reprenait le fil de sa pensée un moment interrompue. Autour de lui, immobiles, les grands arbres eux aussi semblaient réfléchir. Un orme était planté là, que monsieur Bartolomé observait longuement. 16
heures pleines, quand les feuilles s’apaisaient à demi, des bruissements montaient de sa surface et de ses rives. Monsieur Bartolomé ouvrait sa fenêtre, il écoutait cela. Il entendit une fois la voix de son fils. Ou était-ce le rideau venu se frotter à son pain sur la table? 26 Car l’image imprécise de l’enfant semblait se refléter sur l’eau de l’étang. Et parfois c’était plus qu’une image : on aurait dit que l’enfant lui-même était là, couché entre les joncs. Son visage calme n’était troublé
Bartolomé traînait par là, se penchait sur le seuil de ces demeures souterraines, tendait l’oreille. Mais nulle voix, nul mouvement ne lui parvenait à présent : au creux de la terre les animaux dormaient, comme une main dans un gant. 30 Son chien mourut. Monsieur Bartolomé le trouva un après-midi, couché dans les herbes, son museau enfariné par l’âge, ses yeux couleur de noisette à jamais fermés sur le monde. Et pourtant, que de lueurs avaient brûlé derrière cette mince haie des paupières! La
connaître le prix de chaque jour. 24 Aussi le départ de son fils avait-il inauguré pour monsieur Bartolomé le début d’une quête nouvelle, incontournable et longtemps mal connue de lui-même. Celle d’un nécessaire et graduel dénuement, d’une simplification extrême, préparatoire de la solitude formidable que l’on doit ressentir au moment de notre propre fin. Que son fils fût vivant ou mort importait peu désormais. L’essentiel était que, depuis presque quarante ans, il ait existé dans
passage. Car il avait noué, plus tôt dans les années, des amitiés fortes avec les clartés, les plus fugitives surtout. Celle, rousse, des renards, attachée à leur échine comme la flèche au vent, donnait une vie nouvelle à son geste. Même longtemps après qu’ils étaient partis, monsieur Bartolomé avançait les mains vers eux, certain de trouver dans leur sillage la chaude ferveur des âtres. Cependant il y avait autre chose que la flamme touffue de leur queue, que le bois se calcinant sans douleur à
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